La journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée le 03 mai. Cette année, le thème retenu par la communauté internationale est : « la liberté des médias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015 ». Au Sénégal, la manifestation a été organisée par l’Unesco en collaboration avec ses partenaires notamment le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et l’ONG « Article 19 », au Grand Théâtre de Dakar.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le samedi 03 mai au Grand Théâtre de Dakar, lajournée mondiale de la liberté de la presse. Axée sur le thème : « la liberté des médias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015 », cette manifestation a réuni le monde de la presse sénégalaise et des acteurs œuvrant dans le domaine. Un thème qui anticipe déjà sur la période post-OMD (Objectifs du millénaire pour le développement) dont l’évaluation a commencé, il y a deux ans.
Pour rappel, la Journée mondiale de la liberté de presse a été instaurée par l'Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1993 après la tenue du séminaire pour le développement d'une presse africaine indépendante et pluraliste déroulé à Windhoek (Namibie) en 1991. Au cours de cette 21ème édition, l’Unesco (Dakar) a mis l’accent sur trois (3) sous-thèmes interdépendants à savoir : l’importance des médias dans le développement ; la sécurité des journalistes et l’Etat de droit ; la durabilité et l’intégrité du journalisme. Cette journée souligne également l’importance de médias indépendants, libres et pluralistes pour protéger et promouvoir les droits fondamentaux de la liberté d’opinion et d’expression, garantie par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948.
Une liberté souvent bafouée dans bon nombre de pays (Ndlr : rapport 2014 RSF). En ce qui concerne le Sénégal, on note un léger recul dans le classement 2014 de Reporters Sans Frontières. Une régression due à la non adoption du nouveau code de la presse selon la directrice du bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest/Sahel. Madame Ann-Theresse Ndong Jatta a évoqué l’essor des sites d’informations en lignes au Sénégal. Ainsi, elle a rappelé la volonté de son organisation de considérer ces supports d’informations au même titre que ceux classiques. Et de poursuivre : « la liberté de la presse n’est l’affaire des journalistes seulement mais de tout le monde parce que c’est une composante de la liberté d’expression ».
Le secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication sociale du Sénégal (Synpics) a profité de cette occasion pour insister sur le professionnalisme et la formation des journalistes. Ibrahima Khalil Ndiaye a dénoncé les licenciements abusifs et les mauvais traitements dont ces derniers sont souvent victimes. Il a également invité les élus de la nation à adopter le nouveau code de la presse car pour lui c’est un besoin urgent pour la sécurité, l’intégrité, la viabilité et le professionnalisme des journalistes.
Abondant dans le même sens, le directeur de cabinet du ministère de la Communication et de l’Économie numérique a réaffirmé la détermination du gouvernement pour l’adoption de ce code de deux cents quatre vingts quatre (284) articles. Alioune Dramé s’est dit favorable à la dépénalisation des délits de presse tout en insistant sur les notions de responsabilité, l’encadrement et le suivi dans les rédactions.
Autre point marquant de la journée, un documentaire intitulé «Au nom de la liberté de la presse » réalisé par Diabou Bessane, suivi de débats et échanges. Ce film d’environ cinquante deux (52) minutes rend hommage aux pionniers de la presse sénégalaise. De grandes figures journalistiques comme Pathé Dieng, Mansour Sow, Babacar Touré, Mame Less Camara entre autres prennent la parole dans ce magazine pour faire des témoignages poignants et marquants de l’histoire de la presse au Sénégal.
Dans toutes les interventions, c’est le même message qui revient le plus souvent. C'est-à-dire : l’humilité, la modestie, l’éthique et la déontologie et surtout l’amour du métier. D’autres aussi ont déploré la paresse intellectuelle de certains journalistes favorisée par l’internet (copier-coller). Un des panelistes a affirmé que : « un journaliste mal formé est un danger pour la société ».
A travers cette journée, les organisateurs entendaient faire du journaliste « un agent de développement » d’où le choix et la portée du thème de cette année. Car, ils peuvent et doivent contribuer au développement durable de la société.
Cette manifestation s’est déroulée en présence de plusieurs journalistes, du Centre d’études des sciences et techniques de l’Information (Cesti) et des collaborateurs de la presse. Le public a également eu droit à un sketch sur la liberté de la presse de la troupe théâtrale « Espoir de la banlieue ». Auparavant, des prières ont été faites à la mémoire de Ibrahima Ndong , chef technique de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) décédé la veille (02 mai) dans un accident sur la route de Matam.