Le manque de ponctualité est un phénomène qui, de nos jours,
est devenu comme une habitude chez les maliens. Que ce soit dans les
cérémonies, pendant les rendez-vous et pire encore dans les lieux de travail.
Alors qu’est-ce qui explique cette situation ? Quelles sont les
conséquences et les solutions pour remédier à cela ? Tentative de réponses…
Depuis quelques années, on constate du jour au lendemain un
comportement qui envahit le quotidien des maliens. Il s’agit du manque de
ponctualité. Un phénomène qui gagne de plus en plus du terrain. Dans les lieux
de travail, pendant les cérémonies, mais aussi et surtout lors des rendez-vous,
c’est le même constat qui se dégage. L’heure indiquée n’est jamais respectée
dans la plupart des cas. Une situation qui s’explique par diverses raisons
selon certains citoyens.
A en croire certains, c’est en quelque sorte une tradition.
Une tradition en ce sens que le social prime. « Même-si vous êtres dans un département ou une structure, quand-on vient
en retard, il suffit d’avancer un argument être toléré. On n’est pas non plus
habitué à la vie de fonctionnaire. Du coup avec l’avènement de la colonisation,
cette habitude continue à persister. Cela se ressent aussi dans l’espace
scolaire, les élèves aussi bien que les enseignants n’arrivent pas à respecter
l’heure » explique Moussa Konaté, communicateur traditionnel.
Pour d’autres, c’est une question non seulement d’éducation,
mais aussi et surtout, de citoyenneté à la base. Par exemple, dans
l’administration l’heure de travail, on le sait, c’est à partir de 7 heures.
Mais, rares sont ceux qui respectent cela. « Mieux, le problème se trouve au niveau de la hiérarchie »
dit-on. Car les officiels sont toujours en retard lors des cérémonies. D’aucuns
parlent également de « Black Men
Time », c’est-à-dire l’heure des noirs sinon des africains.
Ainsi, le manque de ponctualité entraine des conséquences
graves sur l’économie du pays, si l’on en croit certains observateurs. Parce que
c’est à l’origine de beaucoup de difficultés dans les services publics comme
privés. Surtout, avec les Organismes Internationaux qui ne tiennent pas compte
de ces habitudes, de ces aspects sociaux. Pour ceux-ci, la ponctualité c’est
quelque chose qui doit être naturelle chez l’individu. Souvent, cela conduit à
des radiations ou même à des licenciements.
Autre conséquence, le travail est bâclé car le temps normal
n’est pas mis en valeur. A titre d’exemple, dans les administrations un agent
qui doit commencer à travailler 8 heures et qui ne vient à son lieu de travail
qu’à 10 heures. Il va de soi qu’il y ait des heures creuses. Ce qui constitue
un grand manque à gagner pour l’administration et pour le pays même.
Pour lutter contre ce phénomène qui prend de plus en plus de
l’ampleur, les solutions ne manquent pas. Chacun y va de sa proposition. Pour
venir à bout de cet incivisme, il faut procéder à des sanctions. Sinon donner
le bon exemple. Autrement dit, que les premiers responsables de service apprennent
à respecter l’heure. Ainsi, les subordonnées vont suivre évidemment. A cela, il
faut ajouter des actions de sensibilisation et de contrôle pour une bonne prise de conscience.
En tout cas, une chose est sûre. Le phénomène existe et de
façon habituelle. C’est pourquoi, il convient de prendre de mesures idoines
pour un véritable changement de comportement et de mentalité au grand de
tous.



