samedi 19 mars 2016

LE MANQUE DE PONCTUALITE : UNE MAUVAISE HABITUDE !

Le manque de ponctualité est un phénomène qui, de nos jours, est devenu comme une habitude chez les maliens. Que ce soit dans les cérémonies, pendant les rendez-vous et pire encore dans les lieux de travail. Alors qu’est-ce qui explique cette situation ? Quelles sont les conséquences et les solutions pour remédier à cela ? Tentative de réponses…

Depuis quelques années, on constate du jour au lendemain un comportement qui envahit le quotidien des maliens. Il s’agit du manque de ponctualité. Un phénomène qui gagne de plus en plus du terrain. Dans les lieux de travail, pendant les cérémonies, mais aussi et surtout lors des rendez-vous, c’est le même constat qui se dégage. L’heure indiquée n’est jamais respectée dans la plupart des cas. Une situation qui s’explique par diverses raisons selon certains citoyens.

A en croire certains, c’est en quelque sorte une tradition. Une tradition en ce sens que le social prime. « Même-si vous êtres dans un département ou une structure, quand-on vient en retard, il suffit d’avancer un argument être toléré. On n’est pas non plus habitué à la vie de fonctionnaire. Du coup avec l’avènement de la colonisation, cette habitude continue à persister. Cela se ressent aussi dans l’espace scolaire, les élèves aussi bien que les enseignants n’arrivent pas à respecter l’heure » explique Moussa Konaté, communicateur traditionnel.

Pour d’autres, c’est une question non seulement d’éducation, mais aussi et surtout, de citoyenneté à la base. Par exemple, dans l’administration l’heure de travail, on le sait, c’est à partir de 7 heures. Mais, rares sont ceux qui respectent cela. « Mieux, le problème se trouve au niveau de la hiérarchie » dit-on. Car les officiels sont toujours en retard lors des cérémonies. D’aucuns parlent également de « Black Men Time », c’est-à-dire l’heure des noirs sinon des africains.  

Ainsi, le manque de ponctualité entraine des conséquences graves sur l’économie du pays, si l’on en croit certains observateurs. Parce que c’est à l’origine de beaucoup de difficultés dans les services publics comme privés. Surtout, avec les Organismes Internationaux qui ne tiennent pas compte de ces habitudes, de ces aspects sociaux. Pour ceux-ci, la ponctualité c’est quelque chose qui doit être naturelle chez l’individu. Souvent, cela conduit à des radiations ou même à des licenciements.

Autre conséquence, le travail est bâclé car le temps normal n’est pas mis en valeur. A titre d’exemple, dans les administrations un agent qui doit commencer à travailler 8 heures et qui ne vient à son lieu de travail qu’à 10 heures. Il va de soi qu’il y ait des heures creuses. Ce qui constitue un grand manque à gagner pour l’administration et pour le pays même.

Pour lutter contre ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, les solutions ne manquent pas. Chacun y va de sa proposition. Pour venir à bout de cet incivisme, il faut procéder à des sanctions. Sinon donner le bon exemple. Autrement dit, que les premiers responsables de service apprennent à respecter l’heure. Ainsi, les subordonnées vont suivre évidemment. A cela, il faut ajouter des actions de sensibilisation et de contrôle pour une bonne  prise de conscience.

En tout cas, une chose est sûre. Le phénomène existe et de façon habituelle. C’est pourquoi, il convient de prendre de mesures idoines pour un véritable changement de comportement et de mentalité au grand de tous.  

CONSTRUCTION DES 20 000 LOGEMENTS DE N’TABACORO

Un véritable gagne-pain pour les maçons et les ouvriers !

Huit mois après la pose de la pierre des 20 000 logements sociaux de N’Tabacoro, les travaux de construction ont déjà commencé. Occasion pour certains notamment les maçons, les ouvriers, les menuisiers, les ferrailleurs entre autres de faire des bonnes affaires. A côté, également c’est une véritable économie qui se développe, avec les travaux d’entretien et de modifications des autres logements déjà attribués.

Il y a huit mois, plus précisément le 30 juin 2015 que la première pierre des 20 000 logements sociaux de N’Tabacoro a été posée. Rappelons ces lots entrent dans le cadre du vaste programme du président de la République de construire 50 000 logements pendant son premier quinquennat, une promesse de campagne.

Il va de soi que ce vaste chantier profite à ceux qui doivent assurer sa mise en œuvre car cela va créer des opportunités et générer des revenus. C’est une occasion pour certains notamment les maçons les ouvriers, les menuisiers, les ferrailleurs entre autres de faire des bonnes affaires.

En tout cas, c’est l’avis de ceux-là que nous avons rencontrés. Selon Abba Ag Antama, un maçon venu de Tombouctou il y a à peine quelques semaines mais déjà tout va mieux pour lui. Même sonne de cloche chez Hamidou Samaké, pour qui, cela contribue à former beaucoup d’entre eux en plus du gain.

Ainsi, les maçons se frottent les mains. Cela, permet aux plus jeunes aussi de s’initier à la maçonnerie. Toutes choses qui contribuent d’une façon ou d’une autre à réduire le chômage dans le pays comme l’atteste cet entrepreneur sénégalais, gérant de l’entreprise EGB-SN. Pour Daouda Ndiaye, ces logements apportent beaucoup de choses notamment dans le cadre du transport et du commerce.

A lui de poursuivre : « En un mot les ouvriers en question tout le monde se nourrit sur ça. Parce qu’un ouvrir égal à une famille. Donc, il y a beaucoup de familles qui sont se nourrissent sur ça. J’apprécie ce que l’Etat malien est en train de faire, c’est vraiment important ».

Autre lieu, même réalité. Non loin, dans la cité des 1551 logements sociaux de N’Tabacoro. Ici, les travaux d’entretien et de modifications battent leur plein. C’est une véritable économie qui s’y développe. De l’avis du peintre menuisier, Kassim Mariko nous confie que  ces travaux leur permettent de joindre les deux bouts surtout quand les affaires sont au ralenti. 

Toutefois, faut-il le rappeler. Il n’est pas permis à un bénéficiaire de modifier sa maison selon la loi. Pour ce faire, selon un agent de l’Office Malien de l’Habitat (OMH), le bénéficiaire doit se prémunir au préalable d’une autorisation délivrée par ladite structure.

Par contre, ceux qui procèdent à des modifications sans accomplir les formalités requises à cet effet, s’exposent à des sanctions. Cependant, force est de reconnaître que dans la plupart des cités que nous avons sillonnées, c’est le même constat qui se dégage. Partout, les gens modifient leur habitation aux yeux et au su de tous. Car pour bon nombre, ce n’est pas à leur espérance ou bien que c’est exigu. Mais tout compte fait, les avis divergent sur la question puisque certains trouvent les logements à leur convenance.

En plus du soulagement pour les ménages bénéficiaires, il faut reconnaître que les travaux de construction des logements sociaux constituent une source incontestable de revenus. Cela a également permis à bon nombre d’ouvriers d’avoir de quoi à s’occuper surtout avec les petites réparations.

samedi 12 mars 2016

LE TABAGISME : UN MAL SOCIAL A COMBATTRE !



Selon l’OMS, le nombre de décès par an dû au tabagisme atteindrait 8 millions d’ici fin 2020 si rien n’est fait. Au Mali, également les effets de la consommation du tabac sont perceptibles à tous les niveaux surtout chez les jeunes. Alors qu’est-ce qui pousse les jeunes filles et garçons à fumer ? Quelles sont les conséquences de la consommation du tabac ? Pour en savoir davantage, éléments de réponse dans cette enquête …


Le tabagisme est une épidémie qui frappe de plus en plus les pays en voie de développement notamment le Mali. Il est à la base de plusieurs maladies avec un taux de mortalité très élevé. Le phénomène est beaucoup plus fréquent chez les jeunes. Et cela, pour diverses raisons.

Tout d’abord, pour certains c’est d’ordre psychologique, car pour beaucoup de jeunes d’aujourd’hui  « fumer, c’est être à la mode ». Il y a aussi l’accès facile au tabac aussi. On peut avoir le tabac avec n’importe qui et n’importe comment. 

D’aucuns pensent également qu’il peut y avoir un problème d’éducation, un problème d’influence familiale, c’est-à-dire les rapports des parents comme la mésentente de ces derniers ou le divorce qui peuvent jouer sur la mentalité des enfants et les poussent du coup à fumer. 

Pour d’autres, c’est à cause de la fraîcheur et c’est un moyen d’éviter les mauvaises humeurs. Certaines substances chimiques notamment la nicotine n’en demeure pas moins une des causes. Car elle joue le rôle de la drogue et pousse toujours un accros à vouloir consommer du tabac.  

En effet, la consommation du tabac a non seulement des conséquences néfastes sur la santé humaine mais aussi sur le plan socio-économique. Selon Yacouba TOLOBA, pneumologue au CHU Point-G, le tabagisme a des conséquences sur les voies respiratoires, sur les organes de reproduction, les poumons, le cœur, le cerveau… 

« Le tabagisme peut avoir également un impact sur d’autres pathologies notamment le cancer, la tuberculose. En un mot, des conséquences tout l’organisme humain à court à long terme. Il y a plusieurs types de tabacs : les tabacs à chiquer, à manger comme le cannabis. Mais dans la plupart du temps c’est le tabac à fumer chez les jeunes » constate M. TOLOBA. 

Des conséquences perceptibles à plusieurs niveaux : dans les villes comme dans les campagnes, chez les hommes aussi bien que chez les femmes et plus précisément la frange jeune de la population malienne. 

Or, l’accès au tabac est réglementé en République au Mali. A ce sujet, la loi malienne dispose en substance que « si vous n’avez pas 18 ans vous n’avez pas le droit de vendre ni d’acheter les cigarettes, les lieux publics sont aussi des endroits sans fumer ». Mais, malheureusement cette loi bien qu’existe n’est pas appliquée. 

Raison pour laquelle, les organisations de défense des consommateurs tirent la sonnette d’alarme. Pour Me Mahamane Cissé Avocat à la Cour : « les autorités doivent protéger les jeunes en renfonçant la taxation sur le tabac. Cela va décourager les jeunes à aller acheter des cigarettes. Et, renforcer la protection des lieux où il est interdit de fumer particulièrement les écoles ». « A cela s’ajoute, des actions d’information et de sensibiliser à grande échelle pour gagner le combat contre le tabagisme » dixit Me Cissé. 

La consommation du tabac par les jeunes est une préoccupation. Ainsi, il est temps et grand temps de prendre ce phénomène à bras le corps avant qu’il n’échappe à tout contrôle. Comme pour dire « Prévenir vaut mieux que guérir ».
 

CITOYENNETE : VERS LA QUETE D'UN MALIEN NOUVEAU



Le Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne a procédé, le lundi dernier, au lancement des premières concertations régionales sur les causes de la crise de citoyenneté. C’était au gouvernorat de Bamako, sous la présidence du Ministre de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Mahamane Baby.   

  

La culture de l’esprit citoyen demeure au cœur des préoccupations majeures des autorités politiques du Mali. C’est pourquoi, le Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne a initié les « Concertations régionales du District de Bamako pour l’élaboration de la politique nationale de construction citoyenne et du programme nationale d’éducation citoyenne ». 

L’atelier de 2 jours, tenu les 23 et 24 février derniers au Gouvernorat du District, a pour objectif d’identifier les problèmes liés à la citoyenneté du point de vue culturel, social, éducatif et administratif, mais aussi de trouver des solutions ou des recommandations pour venir à bout de cette crise de la citoyenneté qui mine notre pays. Cette initiative vise également « à refonder un malien nouveau » dira la directrice régionale de la Jeunesse et des Sports du District de Bamako, Mme Kendé Mariam Tangara.

Pour Mahamane Baby, ces concertations doivent permettre aux participants de mener une réflexion poussée afin d’identifier les causes profondes du manque de civisme chez les citoyens maliens. M. Baby, a également indiqué que la crise de la citoyenneté est un problème qui mérite une attention particulière et un défi majeur à relever pour son département et ses services régionaux.  D’où, l’importance de la culture de l’esprit citoyen et des valeurs républicaines et patriotiques par la sensibilisation, l’information et l’éducation pour un véritable changement de mentalité et de comportement.  

Par ailleurs, ces concertations régionales ont regroupé environ 80 participants dans le District de Bamako et, vont se tenir sur toute l’étendue du territoire national avec 60 participants par région. Toutes les couches socio-culturelles ont pris part à ces concertations, notamment  les confessions religieuses, les familles fondatrices de Bamako, les services rattachés du département de tutelle, entre autres.