De
passage à Dakar le 26 février dernier, Makan Koné, Président de la Maison de la
presse du Mali accompagné de Mohamed Gakou, Directeur Général de l’Institut des
Sciences Politiques, Relations Internationales et Communications (Ispric) ont
tenu un entretien avec les étudiants maliens du Centre d’Etudes des Sciences et
Techniques de l’Information (Cesti). Après la rencontre, Mohamed Gakou répond
aux questions sur les conditions de vie de ces étudiants.
Qu’est-ce
qui a motivé votre visite ?
En
fait, on s’est dit, Makan et moi qu’il serait bien de rencontrer nos
compatriotes et confrères avant de partir. Juste une simple curiosité, car on
ne savait pas comment ils vivent ici, leurs difficultés, leurs contraintes etc.
c’est dans cette optique que nous avons décidé de les rencontrer, de discuter
avec eux. Nous avons jugé nécessaire d’aller nous acquérir de la situation de
nos futurs collaborateurs.
Quelle appréciation faites-vous de
leurs conditions de vie ?
Ils
ont déploré beaucoup de difficultés qu’ils ont vécues et qu’ils continuent à
vivre. Entre autres, la cherté de la vie à Dakar, la non assistance de l’Etat
malien à leur endroit. Ils ont également dénoncé le manque d’information et de
communication par rapport au concours du Cesti quant à son organisation au
pays. Ils ont accusé les pouvoirs publics maliens d’être trop réticents à cet
effet.
Selon
eux l’accès à l’information est très difficile, même quand ils ont passé, ils
avaient eu du mal à le savoir. Ce qui a d’ailleurs empêché un étudiant admis au
concours cette année de venir poursuivre ses études, à les en croire. Certains
aussi disent ne pas avoir eu connaissance du début des cours après l’admission.
Raison pour laquelle ils sont venus en retard, un mois après la rentrée, pour
ne citer que ceux-ci et j’en passe.
Avant cette rencontre quelle
lecture faisiez-vous de leur situation ?
A
vrai dire, nous avons toujours cru qu’ils sont des privilégiés, vu le caractère
sélectif du concours et le prestige de cet établissement. Mais, à ma grande
surprise je me suis rendu compte que ces jeunes ont dû tout laisser pour être
là. Sans être soutenus par l’Etat, mais plutôt sur leurs propres moyens. Ils se
sont battus corps et âmes. Tout le monde pense que c’est l’Etat qui finance les
études après le concours alors que ce n’est pas le cas. Cela m’a permis
vraiment de comprendre la réalité sur le terrain. Il y a même un d’entre eux
qui s’est déplacé jusqu’à Dakar pour faire le concours afin être admis.
Comment avez-vous trouvez leurs
rapports avec le Cesti ?
« Ce
que nous fait le Cesti est honorable, nous lui devons beaucoup »
disent-ils. Ils apprécient beaucoup l’accueil que leur a réservé cette école. Ils
disent ne pas avoir eu de problèmes pour leur intégration encore moins leur
adaptation. Selon eux, ici, il n’y a pas de barrières entre les étudiants et les professeurs. Ces
derniers sont tous attentifs, compréhensifs et surtout ouverts. Cela leur a
beaucoup aidé à se mettre plus ou moins à niveau avec leurs camarades de
classe.
En tant que représentant d’une
institution de communication quelles promesses vous leur avez faites ?
En
effet, je leur ai dit que nous n’allons rien promettre, mais que nous ferons de
notre mieux. Je ne suis ni un homme politique encore moins un diplomate. C'est-à-dire
que je ne suis pas du genre à promettre. Car l’effet de surprise est toujours
plus agréable. Je ne veux pas leur donner des faux espoirs. Je les encourage à
nous aider, pour les aider à notre tour. Car nous avons des partenaires qui
peuvent prendre en compte leurs difficultés et trouver des solutions adéquates.
Mais pour cela, il faudra que la demande vienne d’eux-mêmes. Nous ne sommes pas
dans les instances de décisions mais il y a des décideurs que nous pouvons
solliciter et qui peuvent accepter de nous suivre.
Alors, quelles solutions
proposez-vous pour l’amélioration de leurs conditions de vie ?
Je
pense que nous avons pris bonne note de toutes leurs plaidoiries. Donc, nous
allons nous coordonner avec la Maison de la presse pour transmettre leurs
doléances au ministère de la communication, une fois retournés. Nous allons
également nous impliquer pour qu’au moins l’Etat puisse s’investir ne serait-ce
que pour les années avenir. Dorénavant, nous allons afficher les résultats du
concours l’Ispric et la Maison de la presse ainsi que toutes les informations
nécessaires relatives au Cesti. Ainsi,
cette rencontre m’a permis de m’imprégner des réalités et de l’injustice dont
ces jeunes font l’objet. C’était vraiment un plaisir, parce que de nos jours la
profession de journaliste est bafouée dans notre pays. Cela dit, nous devons
redynamiser ce noble métier en changeant l’opinion nationale. Et, je compte
énormément sur ces jeunes car ils savent ce qu’ils veulent et je les encourage
à persévérer davantage dans ce sens. Enfin, j’espère les retrouver bientôt au
pays sur le terrain bien armés et cultivés.