17 janvier 2012 – 12 Août 2013, il y a de cela environs 17 mois qu’éclatait la crise malienne. Une crise à la fois politique, institutionnelle et sécuritaire. Il a fallu le concours de la communauté internationale pour la vaincre. Le 12 Août 2013, ces efforts conjugués du début à la fin ont abouti à un acte hautement démocratique posé par un homme républicain.
En effet, le 17 janvier 2012, les rebelles du Mouvement
national pour la libération de l'Azawad (MNLA) a lancé une offensive
contre l’armée malienne à Aguelhock, assistés des mouvements islamistes
notamment Ançar Dine.
Dans
ces moments de tentions et protestation, intervient le coup d’Etat du
22 mars 2012 dirigé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo. Le Président
Amadou Toumani Touré a été renversé. Et, le pays commence à sombrer
petit à petit au profit des groupes armés et islamistes.
Ces
derniers se sont emparés des trois villes du Nord en l’espace de trois
jours. D’abord, Kidal et Gao les 30 et 31 mars puis Tombouctou le 1er Avril.
Après
9 mois d’occupation, les groupes islamistes décidèrent de progresser
vers le Sud du pays. S’attaquant ainsi, le 09 janvier 2013, à la localité de Konna, situé
70 km de Mopti (région).
De
ce fait, le Président de la République par intérim, le Prof Dioncounda
Traoré s’est vu dans l’obligation de faire appel à son homologue
français, François Hollande. Ce dernier a aussitôt répondu à cet appel,
en déployant, le 11 janvier 2013, ses forces armées connues sous le nom de l’« Opération
Serval ».
Au
fur et à mesure, ces soldats ont été rejoints par ceux de la Cédéao et
du Tchad dénommés : Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Six mois plus tard, la communauté internationale a déployé à partir du 1er
juillet, une force multidimensionnelle de stabilisation et de maintien
de la paix au Mali (Minusma). Une des missions principales de cette
force, était de sécuriser l’élection présidentielle dont le 1er tour s’est tenu le 28 juillet 2013.
Il
est à signaler que cette élection a vu la participation de 27 candidats
parmi lesquels, Ibrahim Boubacar Keita du Rassemblement pour le Mali
(RPM) et Soumaila Cissé de l’Union pour République et la Démocratie
(URD) sont arrivés en tête avec respectivement 39, 79% et 19,70% des
voix.
Les deux hommes, donnés comme favoris dès le départ, s’affrontent le 11 Août 2013 pour le second tour.
A
cet effet, il faut rappeler que le scrutin 28 juillet s’est déroulé
dans des conditions acceptables selon les observateurs nationaux et
internationaux sans incidents majeurs. Et, au second tour, le 11 Août,
le même scénario s’est reproduit.
Mais, cette phase finale va constituer une emprunte digitale dans la démocratie malienne. Car, le vaincu Soumala Cissé est allé en personne chez le vainqueur Ibrahim Boubacar Keita pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance.
Cet
acte de portée démocratique et républicaine du candidat de l’URD est
intervenu juste le lendemain du second tour. Un geste hautement
symbolique et politique immédiatement salué par l’ensemble des maliens,
des observateurs nationaux et internationaux et des partenaires
techniques et financiers du Mali.
Ainsi,
Soumaila Cissé vient de démontrer par son sens élevé du patriotisme
au monde entier un exemple de bon démocrate. Pour celui qu’on appelle
affectueusement « Soumi-Champions, ou souvent Soumi-Solutions », « le pays a déjà souffert donc, il ne faut pas en rajouter s’adressant à la presse après sa défaite ».
Il
n’a même pas pris la peine d’attendre la proclamation des résultats
provisoires par le ministère de l’Administration territoriale.
Et de d’affimer, je cite « Alors,
nous déclarons solennellement accepter les résultats que le
Gouvernement proclamera. Je n’introduirai aucune requête auprès de la
Cour Constitutionnelle ».
Néanmoins,
Monsieur Cissé a tenu à rappeler que des dysfonctionnements graves ont
été constatés qu’il convient de corriger pour les élections à venir.
Selon le candidat du parti de la poignée de main, « faire
des contestations, c’est faire sombrer encore le pays dans le chaos
raison pour laquelle, il a décidé de reconnaitre sa défaite ».
Avant d’ajouter qu’ « il a fait ce geste par amour pour sa patrie et ses compatriotes ». Se prêtant aux questions des journalistes, « il a rassuré n’avoir reçu aucune pression de qui que ce soit ». Et d’affirmer « qu’il n’a fait que suivre ses propres convictions morales, républicaines et démocratiques ».
Grâce
à ce comportement vertueux de Soumalia Cissé, le Mali échappe à une
crise postélectorale comme on a l’habitude de le voir dans bons nombres
de pays africains.
Ce
geste fort n’est-il pas une illustration, des valeurs républicaines et
démocratiques qu’ils a toujours prônées et défendues ? N’est-ce pas une
confirmation de son slogan de campagne « le Mali, notre fierté » ?
Le
natif de Niafunké dans la région de Tombouctou, a porté Haut le Mali et
la démocratie en général, en se faisant au passage un nom historique.
Cette date du 12 Août restera gravée dans la mémoire des maliens et de
tous les démocrates et républicains du monde.
Bon vent Soumi !!!
Ci-joint à cet article le discours de Soumaila Cissé après sa défaite.

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