vendredi 16 août 2013

MALI : DE LA CRISE A LA DEMOCRATIE

17 janvier 2012 – 12 Août 2013, il y a de cela environs 17 mois qu’éclatait la crise malienne. Une crise à la fois politique, institutionnelle et sécuritaire. Il a fallu le concours de la communauté internationale pour la vaincre. Le 12 Août 2013, ces efforts conjugués du début à la fin ont abouti à un acte hautement démocratique posé par un homme républicain.


En effet, le 17 janvier 2012, les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) a lancé une offensive contre l’armée malienne à Aguelhock, assistés des mouvements islamistes notamment Ançar Dine. 

Dans ces moments de tentions et protestation, intervient le coup d’Etat du 22 mars 2012 dirigé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo. Le Président Amadou Toumani Touré a été renversé. Et, le pays commence à sombrer petit à petit au profit des groupes armés et islamistes.

Ces  derniers se sont emparés des trois villes du Nord en l’espace de trois jours. D’abord, Kidal et Gao les 30 et 31 mars puis Tombouctou le 1er Avril. 

Après 9 mois d’occupation, les groupes islamistes décidèrent de progresser vers le Sud du pays. S’attaquant ainsi, le 09 janvier 2013, à la localité de Konna, situé 70 km de Mopti (région). 

De ce fait, le Président de la République par intérim, le Prof Dioncounda Traoré s’est vu dans l’obligation de faire appel à son homologue français, François Hollande. Ce dernier a aussitôt répondu à cet appel, en déployant, le 11 janvier 2013, ses forces armées connues sous le nom de l’« Opération Serval ». 

Au fur et à mesure, ces soldats ont été rejoints par ceux de la Cédéao et du Tchad dénommés : Mission internationale de soutien au Mali (Misma). 

Six mois plus tard, la communauté internationale a déployé à partir du 1er juillet, une force multidimensionnelle de stabilisation et de maintien de la paix au Mali (Minusma). Une des missions principales de cette force, était de sécuriser l’élection présidentielle dont le 1er tour s’est tenu le 28 juillet 2013. 

Il est à signaler que cette élection a vu la participation de 27 candidats parmi lesquels, Ibrahim Boubacar Keita du Rassemblement pour le Mali (RPM) et Soumaila Cissé de l’Union pour République et la Démocratie (URD) sont arrivés en tête avec respectivement 39, 79% et 19,70% des voix.

Les deux hommes, donnés comme favoris dès le départ, s’affrontent le 11 Août 2013 pour le second tour.

A cet effet, il faut rappeler que le scrutin 28 juillet s’est déroulé dans des conditions acceptables selon les observateurs nationaux et internationaux sans incidents majeurs. Et, au second tour, le 11 Août, le même scénario s’est reproduit.

Mais, cette phase finale va constituer une emprunte digitale dans la démocratie malienne. Car, le vaincu Soumala Cissé est allé en personne chez le vainqueur Ibrahim Boubacar Keita pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance.

Cet acte de portée démocratique et républicaine du candidat de l’URD est intervenu juste le lendemain du second tour. Un geste hautement symbolique et politique immédiatement salué par l’ensemble des maliens, des observateurs nationaux et internationaux et des partenaires techniques et financiers du Mali.

Ainsi, Soumaila Cissé vient de démontrer   par son sens élevé du patriotisme au monde entier un exemple de bon démocrate. Pour celui qu’on appelle affectueusement « Soumi-Champions, ou souvent Soumi-Solutions », « le pays a déjà souffert donc, il ne faut pas en rajouter s’adressant à la presse après sa défaite ». 

Il n’a même pas pris la peine d’attendre la proclamation des résultats provisoires par le ministère de l’Administration territoriale.
Et de d’affimer, je cite « Alors, nous déclarons solennellement accepter les résultats que le Gouvernement proclamera. Je n’introduirai aucune requête auprès de la Cour Constitutionnelle ».

Néanmoins, Monsieur Cissé a tenu à rappeler que des dysfonctionnements graves ont été constatés qu’il convient de corriger pour les élections à venir.

Selon le candidat du parti de la poignée de main, « faire des contestations, c’est faire sombrer encore le pays dans le chaos raison pour laquelle, il a décidé de reconnaitre sa défaite ».

Avant d’ajouter qu’ « il a fait ce geste  par amour pour sa patrie et ses compatriotes ». Se prêtant aux questions des journalistes, « il a rassuré n’avoir reçu aucune pression de qui que ce soit ». Et d’affirmer « qu’il n’a fait que suivre ses propres convictions morales, républicaines et démocratiques ».

Grâce à ce comportement vertueux de Soumalia Cissé, le Mali échappe à une crise postélectorale comme on a l’habitude de le voir dans bons nombres de pays africains.

Ce geste fort n’est-il pas une illustration, des valeurs républicaines et démocratiques qu’ils a toujours prônées et défendues ? N’est-ce pas une confirmation de son slogan de campagne « le Mali, notre fierté » ?

Le natif de Niafunké dans la région de Tombouctou, a porté Haut le Mali et la démocratie en général, en se faisant au passage un nom historique. Cette date du 12 Août restera gravée dans la mémoire des maliens et de tous les démocrates et républicains du monde.

Bon vent Soumi !!!

Ci-joint à cet article le discours de Soumaila Cissé après sa défaite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire