mercredi 22 octobre 2014

OU EN EST-ON AVEC LES "ÉTATS-UNIS D'AFRIQUE" APRES KHADDAFI ?

20 octobre 201120 octobre 2014 : l’Afrique se rappelle, particulièrement les libyens. Trois ans, jour pour jour quand le président libyen, le colonel Mouammar Khaddafi fût assassiné par l’OTAN pendant ce qu’ils ont appelés « la libération du peuple libyen ». Une libération dont les effets négatifs persistent toujours puisque l’instabilité et l’insécurité ont atteint une proportion jamais égalée dans ce pays.

C’était pendant ce qu’il est convenu d’appeler le « printemps arabe » qu’une révolution a été déclenchée à Benghazi, 2ème ville de la Libye après la capitale Tripoli. Une révolution qui a mis fin à 42 ans de règne du « guide de la révolution libyenne », Mouammar Khaddafi.  Ce jour-là, l’Afrique a perdu un de ses grands dirigeants et un des pères fondateurs de l’Union Africaine. Pendant toute sa vie politique, il a combattu l’impérialisme et le néocolonialisme. Il a toujours prôné la formation des « Etats-Unis – Afrique », son cheval de bataille d’ailleurs.

Bien que qualifié par certains comme un dictateur monarchique, Khaddafi a su rassembler ses paires africains et il s’est toujours opposé aux occidentaux quand il le fallait. Il était un facilitateur aguerri  dans la résolution des conflits sur le continent. Ce qui lui conférait une notoriété aux côtés de ses paires africains et occidentaux.

Au récent Forum social africain – tenu à Dakar du 15 au 19 octobre dernier – l’idée de la création des « Etats-Unis – Afrique », est revenue plusieurs fois au centre des débats. Et, elle va être au cœur des échanges lors du prochain Forum social mondial prévu en mars 2015 à Tunis, selon les mouvements sociaux africains.

Peut-on aller  vers les "Etats-Unis d’Afrique" ?

La question est difficile à répondre. Surtout quand on connait les rivalités et disparités qui existent entre les pays francophones et anglophones, d’une part, concernant leur vision. Et d’autre part, la connivence entre certains dirigeants africains et leurs homologues occidentaux particulièrement de la France. La fameuse coopération « Françafrique » continue encore son épisode, malgré la volonté « ambiguë » du président français François Hollande à la bannir. Car, on se rappelle le 05 décembre 2013 pendant que l’Afrique perdait un de ses grands leaders, Nelson Mandela, la plupart des présidents africains se trouvait à l’Elysée pour un sommet « France – Afrique » sur la sécurité. Le récent sommet « Etats-Unis – Afrique » – tenu  en Aout 2014 à Washington – en est une autre illustration.

Autre problème qui mine le continent africain, c’est le manque d’intégration effective. Jusqu’aujourd’hui, la libre circulation des biens et des personnes, garantie par les textes, se heurte à un réel obstacle de pratique sur le terrain. Même au niveau des sous-régions, il  y a un manque crucial d’intégration à plus forte raison à l’échelle continentale.

En plus de cela, les crises et les conflits se multiplient sur le continent du jour au lendemain, freinant ainsi les avancées déjà acquises. Les répercussions de la chute de Khaddafi, persistent toujours au Nord du Mali et dans tout le Sahara. Sans compter l’épidémie du virus Ebola qui sévit depuis quelques mois en Afrique de l’Ouest et qui continue à faire des ravages en vies humaines. Un fléau que les africains ne sont pas encore parvenus à surmonter.

Dans de telles situations, il semble difficile de réaliser le projet porté par Khaddafi  à savoir  les « Etats-Unis – Afrique ». D’aucuns pensaient que son renversement aurait ouvert la voie à une nouvelle démocratie en Libye. Mais à l’évidence, on s’est rendu compte que sa chute était la petite goutte qui a fait déborder le vase. Depuis lors le bateau libyen ne fait que tanguer, pourvu qu’il ne chavire pas.

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