
C’était
pendant ce qu’il est convenu d’appeler le « printemps arabe » qu’une
révolution a été déclenchée à Benghazi, 2ème ville de la Libye après
la capitale Tripoli. Une révolution qui a mis fin à 42 ans de règne du « guide
de la révolution libyenne », Mouammar Khaddafi.  Ce jour-là, l’Afrique a perdu un de
ses grands dirigeants et un des pères fondateurs de l’Union Africaine. Pendant
toute sa vie politique, il a combattu l’impérialisme et le néocolonialisme. Il
a toujours prôné la formation des « Etats-Unis – Afrique », son
cheval de bataille d’ailleurs.
Bien
que qualifié par certains comme un dictateur monarchique, Khaddafi a su
rassembler ses paires africains et il s’est toujours opposé aux occidentaux
quand il le fallait. Il était un facilitateur aguerri  dans la résolution des conflits sur le
continent. Ce qui lui conférait une notoriété aux côtés de ses paires africains
et occidentaux. 
Au
récent Forum social africain – tenu à Dakar du 15 au 19 octobre dernier –
l’idée de la création des « Etats-Unis – Afrique », est
revenue plusieurs fois au centre des débats. Et, elle va être au cœur des
échanges lors du prochain Forum social mondial prévu en mars 2015 à Tunis,
selon les mouvements sociaux africains.
Peut-on aller  vers les "Etats-Unis d’Afrique" ?
La
question est difficile à répondre. Surtout quand on connait les rivalités et
disparités qui existent entre les pays francophones et anglophones, d’une part,
concernant leur vision. Et d’autre part, la connivence entre certains dirigeants
africains et leurs homologues occidentaux particulièrement de la France. La
fameuse coopération « Françafrique »
continue encore son épisode, malgré la volonté « ambiguë » du
président français François Hollande à la bannir. Car, on se rappelle le 05
décembre 2013 pendant que l’Afrique perdait un de ses grands leaders, Nelson Mandela, la plupart des
présidents africains se trouvait à l’Elysée pour un sommet « France
– Afrique » sur la sécurité. Le récent sommet « Etats-Unis
– Afrique » – tenu  en Aout
2014 à Washington – en est une autre illustration. 
Autre
problème qui mine le continent africain, c’est le manque d’intégration
effective. Jusqu’aujourd’hui, la libre circulation des biens et des personnes,
garantie par les textes, se heurte à un réel obstacle de pratique sur le
terrain. Même au niveau des sous-régions, il 
y a un manque crucial d’intégration à plus forte raison à l’échelle
continentale. 
En
plus de cela, les crises et les conflits se multiplient sur le continent du
jour au lendemain, freinant ainsi les avancées déjà acquises. Les répercussions
de la chute de Khaddafi, persistent toujours au Nord du Mali et dans tout le
Sahara. Sans compter l’épidémie du virus Ebola qui sévit depuis quelques mois en
Afrique de l’Ouest et qui continue à faire des ravages en vies humaines. Un
fléau que les africains ne sont pas encore parvenus à surmonter. 
Dans
de telles situations, il semble difficile de réaliser le projet porté par
Khaddafi  à savoir  les « Etats-Unis – Afrique ».
D’aucuns pensaient que son renversement aurait ouvert la voie à une nouvelle
démocratie en Libye. Mais à l’évidence, on s’est rendu compte que sa chute
était la petite goutte qui a fait déborder le vase. Depuis lors le bateau
libyen ne fait que tanguer, pourvu qu’il ne chavire pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire