Le
village artisanal en décadence
A l’entrée principale, une foule peu mouvementée.
Devant une boutique bien achalandée en babioles artisanales en bois de toutes
sortes, deux jeunes à la  corpulence
différente pointent dans l’attente d’éventuels clients. Au passage d’un
touriste, ils l’interpellent : « Bonjour,
Monsieur qu’est-ce que vous cherchez ? ». Une insistance devant
laquelle le touriste s’incline avec un sourire ; avant de toucher
soigneusement la sculpture en bois d’ébène qui lui est proposée.
A l’intérieur, des cordonniers, des sculpteurs,  des peintres, des vendeurs d’objets d’art de
tout genre. Tous les artisans sont au menu. Dans chaque magasin au moins deux
personnes gèrent la clientèle. 
Mais force est de constater que ce matin, 21 mai
2013, c’est le calme total qui règne au village artisanal de Saly. A la
question de savoir les raisons de cet état de fait. M.Yambadou Fall, un jeune
peintre qui a abandonné ses études pour l’art, de répondre : « le tourisme ne marche plus à cause de
l’érosion côtière ». A l’en croire, l’avancée de la mer a presque
qu’englouti toute la plage qui attirait les touristes. Et de poursuivre :
«  nous pouvons passer un mois sans
avoir un seul client alors que dans les années précédentes, nous pouvions-en trouver
plusieurs dans une journée ».  
Une affirmation non partagée par Diamé Ouley, une
femme d’une quarantaine d’années environ, vendeuse de colliers et de bracelets.
On retiendra d’elle que cela est relatif aux saisons climatiques. Pour
elle « en ce moment c’est l’été,
il y a du soleil en Europe, c’est pourquoi les touristes se font rares ici ».
Selon elle, en général, la basse saison, il y a pas assez de clients. 
En effet, l’activité touristique de ce village
artisanal s’étend sur deux saisons. Du mois d’octobre à celui d’avril c’est la
pleine saison et la basse saison de mai à Septembre. Pour eux, les activités
sont presqu’au ralenti. Car pendant la pleine saison, le tourisme marche deux
fois mieux qu’actuellement. Une situation qu’ils déplorent, surtout que la
plupart d’entre eux, est soit père ou mère de famille, donc de quoi à courir
derrière le pain quotidien.
Quant au Président du village artisanal, Momar Diaw,
c’est l’Etat  qui ne fait pas la
promotion du tourisme. Selon M. Diaw les autorités doivent faire la publicité
dans le domaine touristique. Ce qui va attirer les clients.
Pour une cliente européenne rencontrée sur place,
cela est la conséquence directe de l’affluence des guides qui sont pour elle,
une sorte de frustration à leurs yeux.
«  Nous
ne sommes habitués à être chaque fois attiré par les autres, ce n’est pas dans
notre culture » a souligné Madame Silvie Leferbre, une touriste.
Tant de versions que l’on ne sait plus laquelle, il
faut privilégier. Dans tous les cas, l’état actuel de l’activité touristique reste  deprecier par bon nombre  d’artisans à Saly.
Néanmoins, l’Etat a déjà initié un projet de lutte
contre l’avancée de la mer, c’est-à-dire des brise-lames. Cependant, les
travaux en question sont arrêtés, il y a deux mois. Raison pour laquelle, les
acteurs concernés par le phénomène ont décidé d’effectuer une marche de
contestation pour manifester leur désaccord quant à l’arrêt des travaux. La marche qui devrait avoir lieu le vendredi 24 mai prochain, avec comme point départ, le rond-point
de Saly.
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