La dernière étape de la visite du président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita au Sénégal, l’a conduit mardi à son ancien temple du savoir, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) afin de s’adresser à la communauté malienne vivant au Sénégal. Auparavant, dans la matinée, il a été sur l’Ile de Gorée puis aux Entrepôts maliens au Sénégal.
Il était environs seize (16) heures, quand le président de la République du Mali, son excellence Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a fait son entrée dans la grande salle de conférence de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Accompagné de son épouse, d’une forte délégation et de son hôte du jour, le recteur de l’Ucad le professeur Saliou Ndiaye, IBK était venu rencontrer la communauté malienne vivant au Sénégal pour s’adresser à eux. Une sorte de retrouvaille pour lui car c’est dans cette même Université qu’il a fait une partie de ses études supérieures.
Tout à coup, on pouvait entendre des bruits et acclamations des maliens venus massivement accueillir et écouter leur président. Dans la salle, pleine, on peut également voir des banderoles, des pancartes des t-shirts à l’effigie du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir et des photos d’IBK ainsi que des messages de soutien à lui.
Après avoir chanté l’hymne national du Mali en chœur, place est faite aux officiels pour leur discours respectifs. Comme le dit l’adage « A tout seigneur, tout honneur », le recteur de l’Ucad a eu le privilège d’ouvrir la séance. Dans son allocution, il a annoncé la volonté de son institution de décorer IBK au grade de « Docteur Honoris Causa » de l’Ucad. Une promesse faite depuis la première visite de Chef de l’Etat malien à Dakar, il y a quelques mois, qui selon le Professeur Ndiaye sera effective dans les jours à venir.
Le 2ème Vice-président du Conseil des Maliens du Sénégal (CMS), Almadani Ibrahima Touré a profité de cette occasion pour présenter au président Keita, certaines doléances et difficultés auxquelles ses compatriotes sont confrontés. Parmi celles-ci, on peut noter : le coût élevé de la carte d’identité (4 000 f CFA et du passeport à 60 000 f CFA dont la procédure est souvent trop lente), le non respect de la libre circulation des personnes et des biens, les tracasseries sur le corridor Dakar-Bamako, la mendicité, les prisonniers sans assistance, le problème d’insertion des maliens formés à l’extérieur dans la fonction publique, le manque de politique nationale d’immigration, la création d’une mutuelle de santé, la construction d’une maison de réflexion pour les maliens au Sénégal. Des revendications qui selon le président de la République seront étudiées et prises en compte. Ibrahim Boubacar Keita a ainsi invité ses compatriotes à plus de civisme et de retenue car pour lui, ils doivent respecter et se conformer aux lois du pays d’accueil.
A propos des rumeurs selon lesquelles, le président malien et son homologue sénégalais n’entretiendraient pas de bonnes relations, IBK a apporté quelques éclaircissements « Beaucoup de choses avait été dites comme quoi IBK et Macky Sall sont fâchés, non nous ne le sommes pas. Nous sommes frères et amis. Nous avons de l’affection l’un pour l’autre et nous allons travailler main dans la main pour que les relations entre nos deux Etats soient envisagées de manière stratégique ».
Concernant la situation au Nord du Mali, il s’est montré ferme sur le caractère indivisible du pays « Nous avons dit que tout pouvait être négocié sauf l’intégrité territoriale du Mali. Oui, au dialogue et à la négociation. Mais, Non à la partition du Mali » a déclaré IBK d’un ton sec et déterminé.
Certes, ils étaient nombreux à venir suivre le discours de leur président « Kankelintigui : l’homme qui n’a qu’une seule parole en Bambara », mais force est de reconnaitre que la situation à Kidal sur laquelle la communauté malienne espéraient avoir des informations rassurantes, reste toujours confuse et instable. Après la cérémonie, le président IBK et sa délégation se sont rendus directement à l’aéroport pour regagner Bamako.