Le Réseau des
boursiers et anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (Rebafka) a tenu
son énième thé-débat, ce dimanche 1er juin 2014. Cette rencontre qui se tient
chaque dernier dimanche du mois, est une occasion pour les boursiers et anciens
boursiers de la Fondation Konrad
Adenauer (FKA) se retrouvent pour débattre des questions d’actualité
africaine. Au menu des échanges il a été question de la déroute de l'armée
malienne par les groupes armés à Kidal et de l'enlèvement des filles
adolescentes (plus de 250) au Nigeria par la secte islamiste Boko Haram.
Tout d’abord à
propos du premier sujet, les participants ont soulevé deux interrogations à
savoir : Le Mali a-t-il les moyens de faire la guerre ? Quelles
solutions pour une sortie durable de crise ? S’agissant de la première
question, certains ont répondu par l’affirmatif car pour eux, les maliens ont
perdu une bataille mais pas la guerre. Mieux, l’armée malienne est en formation
depuis quelques mois.
Pour d’autres, à l’état actuel des choses, le pays du Roi
Soundiata Keita n’est pas prêt pour aller en guerre. Selon eux, vus les
évènements survenus les 17 et 21 mai 2014 à Kidal, l’Etat malien se trouve en
position de faiblesse vis-à-vis de ses adversaires que sont les groupes armés
du Nord.
D’aucuns pensent même que le Mouvement National de Libération de l’Azawad
(MNLA) et ses alliés peuvent désormais exiger voire demander plus que ce qu’ils revendiquaient avant, parce que disent-ils, la donne a changé en
leur faveur.
Ainsi, ils ont proposé
comme solutions le dialogue entre maliens et
rebelles, la reconstruction et restructuration de l'armée malienne, l’aménagement
de l’appareil politique de l’Etat pour ne citer que celles-ci.
S’agissant du
second aspect de la rencontre, les poulains de la FKA se sont beaucoup « indignés »
par cet enlèvement de grande envergure des jeunes innocentes filles par Boko
Haram. A les en croire, « si le
Nigeria qui est considéré comme la première puissance militaire de l’Afrique ne
peut pas sécuriser sa population, il y a de quoi à s’inquiéter ».
Manifestement,
ils ont du mal à concevoir qu’un tel rapt puisse être fait sans que l’armée
nigériane ne s’en rende pas compte encore moins celle des pays frontaliers. C’est
pourquoi, ils ont pointé du doigt la responsabilité des chefs d’Etats
africains. Selon eux, ces derniers ne
coopèrent pas entre eux et ils ne se concertent jamais sur les questions les concernant
mutuellement ou unanimement.
Pour preuve, tout récemment c’est après « instructions »
du président français, François Hollande, que le président Paul Biya du
Cameroun a accepté de collaborer avec son homologue nigérian Goodluck Jonathan
pour traquer les islamistes de Boko Haram. Mieux, les membres du Rebafka
convergent sur le fait que c’est parce que la première dame des Etats-Unis,
Michelle Obama, a initié le célèbre slogan de revendication « #Bring
Back Our Girls », que les africains se sont associés.
Rappelant
ainsi, l’inaction et l’incapacité de l’Union Africaine et la Communauté économique
et de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à réagir comme
ce fût le cas au Mali. « Il a fallu que
la France intervienne pour que chaque Etat décide d’envoyer des troupes »,
ont-ils martelé.
Autre point important
qui a été soulevé lors de cette causerie-débat, les deux Congo qui récemment ont
décidé de s’imposer des visas alors que ce sont les pays dont les capitales
sont les plus proches au monde, au-delà de leur histoire commune. Ce qui leur
fait dire que l’Afrique ne peut venir à bout de ses crises et difficultés tant
que les africains ne créent pas une vision propre à eux-mêmes pour leur
continent. Mais pas en copiant toujours les autres.
Au sortir de
cette rencontre, riche et fructueuse voire houleuse, les membres du Rebafka se
sont accordés sur la nécessité de réorganiser ou créer un système de défense et
de sécurité fiable pour les Etats africains. Ils ont également proposé des solutions sinon
des pistes de sortie de crise parmi lesquelles on peut retenir le dialogue et la négociation comme mécanisme privilégié
de résolution des conflits, des hommes qualifiés et panafricains au sens propre du terme entre
autres…
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