jeudi 5 juin 2014

REGARDS CROISES SUR LA SITUATION D'INSECURITE AU MALI ET AU NIGERIA

Le Réseau des boursiers et anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (Rebafka) a tenu son énième thé-débat, ce dimanche 1er juin 2014. Cette rencontre qui se tient chaque dernier dimanche du mois, est une occasion pour les boursiers et anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer (FKA) se retrouvent pour débattre des questions d’actualité africaine. Au menu des échanges il a été question de la déroute de l'armée malienne par les groupes armés à Kidal et de l'enlèvement des filles adolescentes (plus de 250) au Nigeria par la secte islamiste Boko Haram.  

Tout d’abord à propos du premier sujet, les participants ont soulevé deux interrogations à savoir : Le Mali a-t-il les moyens de faire la guerre ? Quelles solutions pour une sortie durable de crise ? S’agissant de la première question, certains ont répondu par l’affirmatif car pour eux, les maliens ont perdu une bataille mais pas la guerre. Mieux, l’armée malienne est en formation depuis quelques mois.

Pour d’autres, à l’état actuel des choses, le pays du Roi Soundiata Keita n’est pas prêt pour aller en guerre. Selon eux, vus les évènements survenus les 17 et 21 mai 2014 à Kidal, l’Etat malien se trouve en position de faiblesse vis-à-vis de ses adversaires que sont les groupes armés du Nord. 

D’aucuns pensent même que le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés peuvent désormais exiger voire demander  plus que ce qu’ils revendiquaient avant,  parce que disent-ils, la donne a changé en leur faveur.  

Ainsi, ils ont proposé comme solutions le dialogue entre maliens et rebelles, la reconstruction et restructuration de l'armée malienne, l’aménagement de l’appareil politique de l’Etat pour ne citer que celles-ci.

S’agissant du second aspect de la rencontre, les poulains de la FKA se sont beaucoup « indignés » par cet enlèvement de grande envergure des jeunes innocentes filles par Boko Haram. A les en croire, « si le Nigeria qui est considéré comme la première puissance militaire de l’Afrique ne peut pas sécuriser sa population, il y a de quoi à s’inquiéter ».

Manifestement, ils ont du mal à concevoir qu’un tel rapt puisse être fait sans que l’armée nigériane ne s’en rende pas compte encore moins celle des pays frontaliers. C’est pourquoi, ils ont pointé du doigt la responsabilité des chefs d’Etats africains. Selon eux,  ces derniers ne coopèrent pas entre eux et ils ne se concertent jamais sur les questions les concernant mutuellement ou unanimement. 

Pour preuve, tout récemment c’est après « instructions » du président français, François Hollande, que le président Paul Biya du Cameroun a accepté de collaborer avec son homologue nigérian Goodluck Jonathan pour traquer les islamistes de Boko Haram. Mieux, les membres du Rebafka convergent sur le fait que c’est parce que la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, a initié le célèbre slogan de revendication « #Bring Back Our Girls », que les africains se sont associés. 

Rappelant ainsi, l’inaction et l’incapacité de l’Union Africaine et la Communauté économique et de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à réagir comme ce fût le cas au Mali. « Il a fallu que la France intervienne pour que chaque Etat décide d’envoyer des troupes », ont-ils martelé.   

Autre point important qui a été soulevé lors de cette causerie-débat, les deux Congo qui récemment ont décidé de s’imposer des visas alors que ce sont les pays dont les capitales sont les plus proches au monde, au-delà de leur histoire commune. Ce qui leur fait dire que l’Afrique ne peut venir à bout de ses crises et difficultés tant que les africains ne créent pas une vision propre à eux-mêmes pour leur continent. Mais pas en copiant toujours les autres. 

Au sortir de cette rencontre, riche et fructueuse voire houleuse, les membres du Rebafka se sont accordés sur la nécessité de réorganiser ou créer un système de défense et de sécurité fiable pour les Etats africains.  Ils ont également proposé des solutions sinon des pistes de sortie de crise parmi lesquelles on peut retenir le dialogue  et la négociation comme mécanisme privilégié de résolution des conflits, des hommes qualifiés et    panafricains au sens propre du terme entre autres…

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