La République Démocratique d’Allemagne (Allemagne
de l’Est ou Stasi), a connu une dictature marquée par une répression constante du
pouvoir politique sur les populations. Des personnes ont été emprisonnées,
torturées, poursuivies souvent espionnées par le régime. Vingt ans après, des
acteurs prennent la parole pour témoigner et dénoncer.
« J’ai parlé des victimes en chantant pour un bon socialisme et j’ai fini en prison », c’est ainsi que s’est exprimé le chanteur allemand, Karl Heinz Bomberg à l’occasion d’une conférence tenue à la Fondation Konrad Adenauer (FKA), le lundi 03 février. Il s’agit au cours de cette conférence d’expliquer les effets tardifs de la répression politique en ex-Allemagne de l’Est (La République Démocratique d’Allemagne: RDA), entre 1945 et 1989, d’où le thème « Plaies invisibles ».
« J’ai parlé des victimes en chantant pour un bon socialisme et j’ai fini en prison », c’est ainsi que s’est exprimé le chanteur allemand, Karl Heinz Bomberg à l’occasion d’une conférence tenue à la Fondation Konrad Adenauer (FKA), le lundi 03 février. Il s’agit au cours de cette conférence d’expliquer les effets tardifs de la répression politique en ex-Allemagne de l’Est (La République Démocratique d’Allemagne: RDA), entre 1945 et 1989, d’où le thème « Plaies invisibles ».
Pour l’occasion le
Docteur Bomberg avait à ses côtés Madame Erika Kunz, (allemande) qui ont tous
deux assisté des personnes victimes de cette répression politique. Ayant travaillé comme
médecin anesthésiste en RDA, Bomberg a laissé entendre qu’il a chanté dans des
églises pour dénoncer la dictature et l’oppression dont les populations étaient
victimes. Ce qui lui a valu la prison pendant plusieurs mois.
Ces personnes étaient
le plus souvent la cible de manipulation, de déstabilisation mentale, de
persécution, de détention politique entre autres. Des actes qui ont eu des
lourdes conséquences sur les victimes à savoir des graves troubles, des
dommages psychologiques, des traumatismes… selon Bomberg.
Pour cet homme considéré
par les autorités de l’époque comme « un
révolté dangereux », son combat
reste et demeure toujours afin de respecter la dignité de ces victimes, en
quête d’un avenir meilleur.
Et de poursuivre « la situation de la guerre froide a beaucoup
marqué la génération après la guerre mondiale, c’est pourquoi j’ai décidé de
mener cette étude ». Avant d’ajouter « c’est une expérience qui m’a permise d’aider les victimes. Il est
également important de parler de la chute du mûr de Berlin, 20 ans après ».
On retiendra aussi de
lui que la répression s’étend sur trois (3) phases. De 1945 à 1949, un
tiers (1/3) des détenus sont morts. Ensuite, entre 1949 et 1972 on assiste à
des conditions extrêmes de détentions. Et la torture psychologique entre 1972
et 1989.
A en croire le
conférencier, le nombre de personnes incarcérées en réalité est estimé à 300 000
pour motifs politiques et/ou sous prétextes insignifiants. Aujourd’hui, 100 000
d’entre elles subiraient encore des dépressions ou des syndromes
post-traumatiques ou d’angoisses.
Quant à la représentante
résidente de la FKA, Andrea Kolb, elle a qualifié « la RDA d’une dictature pure et dure qui a
causé des troubles mentaux et des dommages psychologiques ».
Pour sa part, Erika
Kunz s’est appesantie sur la situation des femmes turques victimes de cette
situation, surtout celle des filles. Selon elle, ces dernières sont déracinées
et angoissées, parfois atteintes de troubles psychiques et d’autres maladies.
Par ailleurs, elle a
évoqué « l’aspect tabou de la
sexualité chez les turcs compte
tenu de leur religion ». Ce qui pour elle, constitue un obstacle au dialogue
avec ces victimes. « Ces filles sont,
en général, timides, tendues… elles souffrent de leurs états d’âme, ne savent
plus comment se comporter et préfèrent même disparaitre de la terre »
a-t-elle déploré. Néanmoins, Madame Erika a assuré qu’elles sont soutenables, à
condition d’examiner leur situation psychologique au préalable.
Au cours des débats,
les questions n’ont pas manqué du côté de l’assistance. Ainsi, le psychothérapeute
et psychanalyste Bomberg, a répondu comme quoi que « l’on peut guérir les traumatismes subis par les victimes ».
Toutefois, il a précisé que « le
processus est long mais surmontable. Il
faut aussi que la société accepte et intègre les victimes ». Dr Bomberg
a également indiqué qu’il est en train d’écrire
un livre dans ce sens.
Chanteur engagé, Karl
Heinz a terminé sa présentation sur des notes de chansons composées lors de sa
détention pendant la répression politique en ex-RDA.

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