« Goodbye Bafana », c’est le titre du film projeté à la Fondation Konrad Adenauer, le jeudi 19 décembre 2013. Ce film, réalisé par Bill August, vient à point nommé surtout quand sait qu’il retrace la vie en prison du héros de la lutte anti-apartheid jusqu’à sa sortie. Le 05 décembre dernier, une icône mondiale s’est éteinte. Il s’agit bien de l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela, décédé à l’âge de 95 ans, des suites d’une infection pulmonaire. Pour rendre hommage à ce grand homme qui a marqué l’histoire de l’humanité par ses valeurs et qualités de bon démocrate la Fka a décidé de lui consacrer son dernier cinéclub de l’année.
En effet, ce film nous fait vivre l’histoire vécue par Mandela lors de son incarcération à la prison de Robben Island. Emprisonné en 1962, il sera condamné à la détention à perpétuité 2 ans plus tard. En 1968, un gardien, James Gregory a été affecté à cette prison pour veiller sur lui.
Mais, il
se trouve que James a vécu son enfance dans un village similaire à celui
de Mandela. Parlant la même la langue que lui « le Khossa », le jeune
gardien issu d’une famille pauvre se voit confier la garde du prisonnier
politique le plus important de l’époque.
James, un
officier attaché aux valeurs de son commandement veille bien sur lui en
rapportant tous ses faits et gestes à la hiérarchie. Toute chose qui
justifie son choix pour ce poste. Rapidement, il commence à graver les
échelons à cause de la bonne exécution de sa mission.
Considéré
comme le terroriste le plus dangereux aux yeux de ses ennemis, Mandela
ne reçoit qu’une visite par semestre et un courrier ne dépassant pas 500
mots, comme tous les détenus d’ailleurs. Pas de contact physique avec
les visiteurs, pas de mots d’ordre politique, ni langue étrangère. Tout
cela pour le pousser à renoncer à ses convictions politiques.
Mais
hélas, déterminé qu’il est, le mauvais traitement qu’il subissait, le
rendait encore plus engagé. En 1969, son fils aîné, le seul qu’il avait,
a été assassiné, ensuite sa femme arrêtée. Avec tout cela, il a préféré
cacher sa souffrance pour ne pas décourager ces compagnons qui
croyaient en lui.
Choqué par
la ségrégation raciale subie les noirs « Apartheid », Monsieur Gregory
essaye de comprendre son prisonnier et ainsi que sa façon de pensée.
C’est là, qu’il va se rendre compte de la vraie personnalité de Mandela.
Ainsi, petit à petit, ils commencèrent à avoir de l’estime l’un pour
l’autre.
Devenu ami
de son gardien, « Madiba », comme l’appelle son clan tribal, a su
marquer ce dernier par ses bonnes intentions au point de développer sa
personne et sa vision. Il l’a poussé à encourager son fils dans les
études car disait-il « Ce pays a besoin des jeunes à la tête pleine pour le diriger ».
Un fils qui est mort alors qu’il était à l’université, dans un accident
de voiture fomenté par les autorités dominantes de même que celui de
Mandela.
Par
ailleurs, on a proposé à Nelson la liberté à condition de renoncer à ses
convictions. Il a répondu « je préfère être libre en prison que d’être
prisonnier dehors ». Pour lui, il ne s’agit pas d’un combat contre blanc
ou pour noir, mais d’une lutte pour liberté et d’égalité et de justice
pour tous dans une même Afrique du Sud. « J'ai lutté contre la
domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal
le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans
laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère
vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire,
c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir » déclarait-il lors de son procès en 1964 à Rivonia.
Cette
citation caractérise bien le parcours de ce grand homme qui a vécu 27
années en détention et 21 ans faire même une accolade à sa femme pour la
cause de toute une nation. Il a sacrifié sa vie et sa famille au profit
de son pays, toujours convaincu que son combat portera ses fruits.
Chose qui
ne tarda pas, car le dimanche 11 février 1990 à 16 précises, l’heure de
la liberté sonna ! Nelson Mandela libéré et accueilli en grand héros par
ses partisans. Et, prononce pour son premier discours « Je me tiens
devant vous non comme un prophète, mais comme votre humble serviteur à
vous, le peuple. Vos sacrifices infatigables et héroïques ont rendu
possible ma présence ici aujourd'hui. Je place en conséquence les années
restantes de ma vie entre vos mains."
En 1994,
il devient le premier Président noir de la nation Arc-en-ciel, la
nouvelle « Afrique du Sud ». Une fois à la tête du pays, au lieu de se
venger de ses ennemis, il a appelé tout le monde au pardon et à la
réconciliation pour construire une nation meilleure pour tous les
sud-africains. Il a tendu la main à ses ennemis pour bâtir l’avenir de
tout un peuple.
En 1999,
il se retire librement du pouvoir pour céder la place aux autres. Un
acte de portée historique et démocratique qui est et restera gravé
toujours dans les mémoires. Car, un tel geste n’est pas donné à tout le
monde. Doté d’un sens élevé de la justice, Madiba a choisi de prendre
ses distances avec sa femme, après sa libération, pour garder sa
personnalité de leader juste et libre. Cette dernière était impliquée
dans affaires louches.
Ce film
nous a replongés dans la vie de cet homme à la fois démocratique et
humaniste. Un exemple est très peu qui malheureusement est très peu
suivi. Il marqué toute l’histoire du monde parce qu’il ne s’agit pas de
pays ou de continent mais d’esprit et d’idéaux. Un film qui devrait
être projeté dans certains palais présidentiels surtout africains afin
de servir d’exemple à « ces dirigeants » qui continuent à s’accrocher au
pouvoir.
Madiba a
ouvert la voie mais hélas, elle n’est pas encore suivie sinon elle l’est
moins. Espérons que son exemple soit une source d’inspiration pour nos
dirigeants actuels et futurs.
« Tu
es mort mais tes œuvres resteront toujours dans nos mémoires, Dors bien
Madiba. On ne finira jamais de te rendre hommage car tu es immortel »
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