Une Femme à la tête de l’OIF, une
première
La
canadienne Michaelle JEAN vient d’être désignée à la tête de l’OIF à l’issue du
15ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, tenu à Dakar les
29 et 30 novembre 2014 au Centre internationale de conférence Abdou DIOUF
(CICAD). Elle était en compétition avec quatre candidats hommes tous africains
(Ndr).La succession du Secrétaire général sortant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, n’a été pas chose aisée pour les chefs d’Etat et de gouvernement francophones. Il a fallu plusieurs tractations pour arriver à une élection par consensus. Comme pronostiqué, le choix s’est sur la candidate canadienne Michaelle JEAN à l’issue d’une délibération à huit clos qui a duré plusieurs tours d’horloge.
Une désignation qui vient à point nommé relativement au thème de ce 15ème Sommet : « Femmes et jeunes en Francophonie, Vecteurs de paix, Acteurs de développement ». La parité dans les institutions semble devenir une réalité. En effet, c’est la première fois dans l’histoire qu’une femme brigue le secrétariat général de l’OIF. C’est aussi la 1ère fois qu’une femme va occuper ce poste, jusque-là détenu par des hommes, l’égyptien Boutros Bourtros Ghali (1977-2002) et le sénégalais Abdou Diouf (2003-2014).
De son vrai nom Marie Michaelle Helène JEAN, la nouvelle et 3ème Secrétaire générale de l’histoire de l’OIF, n’est pas en terrain inconnu. La preuve, en 2011, elle a été chargée par son désormais prédécesseur Abdou Diouf de veiller à l’usage du français pendant les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Après avoir déclaré sa candidature, elle a sillonné environ 20 pays francophones pour battre campagne.
Née le 06 septembre 1957 à Port-au-Prince en Haïti, Michaelle JEAN, journaliste – écrivain, est une militante de la société civile et un défenseur de droits de l’homme et du monde rural. Vingt septième gouverneure générale du Canada (2005-2010), elle est la première personne noire à occuper ce poste. Une fonction non appréciée quelque part par certains. Puisqu’elle était la représentante de la Reine Elisabeth II d’Angleterre en ce moment dans son pays, autrement dit, ambassadrice du Commonwealth. Un terme informel désignant « chef d’Etat » qui n’a aucun statut légal mais plutôt monarchique.
Qu’à cela ne tienne, les efforts de la dynamique campagne de Michaelle JEAN n’ont pas été vains. Car elle vient d’être élue de manière consensuelle pour conduire aux destinées de l’organisation des désormais 80 Etats et gouvernements (57 membres et 23 observateurs dont 3 nouveaux : Mexique, Costa Rica et Kosovo) ayant en partage l’usage de la langue française. Elle hérite du poste du illustre Secrétaire général de l’OIF Abdou DIOUF. Une mission difficile selon elle, « On ne remplace pas Abdou DIOUF, on lui succède dans la continuité de son action » a-t-elle indiqué, devant une foule de journalistes.
Ainsi, la nouvelle élue aura pour mission de réorienter et de conforter la légitimité de l’OIF. Pour ce faire, Michaelle JAEN a placé son mandat sous le signe de la concertation et de la communication en un mot le consensus avant l’action, mais aussi et surtout la dimension économique. Pour elle, les défis c’est « faire mieux et toujours plus ensemble ». D’origine haïtienne, Mme Jean est un trait d’union entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, d’où toute la pertinence du choix porté sur sa personne.
La
nouvelle secrétaire générale de l’OIF, élue pour 4 ans renouvelable, entrera en
fonction le 05 janvier 2015 à Paris. Quant au prochain sommet (16ème),
dont la date sera ultérieurement précisée,
va se tenir à Madagascar en 2016.
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